02 octobre 2006

Le Jour du Seigneur

Ce matin, j'ai loupé le Jour du Seigneur...
C'est pourquoi je décidai d'organiser le soir même une petite messe avec trois amis. Notre lieu de culte portait un nom étrange : le Café Fusée. Dans ses murs, pas d'Ave Maria, mais un concert de jazz chaleureux comme une chorale de gospel.

(Manger c'est mon corps...)
Au moment de l’eucharistie, on nous proposa des hosties de deux sortes : les premières, de forme ovoïde, avaient un goût d'arachide ; les suivantes — une spécialité appelée "saucisse sèche" — nous furent recommandées par le maître d'autel, le Père Benjamin.

(Buvez c'est mon sang...)
Et pour accompagner ces quelques amuse-bouche, nous commandâmes un petit vin de messe. Pas dégueu ce Gamay, vraiment une bonne adresse !
Pendant plus de deux heures, mes amis et moi nous priâmes : "Notre père qui êtes au bar, veuillez pardonner nos offenses et nous remettre la même. Amen". Il fallut attendre que résonne le carillon et que Père Benjamin nous annonce la fin de l'office (en ces termes : "ON FERME !") pour qu'enfin nous sortissions de notre méditation. Après une généreuse donation pour les œuvres de la paroisse, mes amis, ma guitare et moi-même, nous partîmes à la recherche d'une auberge où nous restaurer.

Nous fîmes quelques pas dans le quartier de Bobobourg. Tout était si calme. Les paroissiens ne se bousculaient pas en ce dimanche soir. Puis nous arrivâmes au bistrot Bobobourg, établissement fort sympathique, proposant une cuisine française simple et conviviale à un prix tout à fait raisonnable. Quelques andouillettes / frites / Bourgogne Pinot noir plus tard, on nous apporta les desserts : quatre splendides verres de calva à la robe ambrée si élégante. Tellement élégante que nous ne pûmes résister à la tentation d'en commander un second. Nos âmes de ménestrel, toutes guillerettes, nous invitèrent alors à pousser la chansonnette (merci petite guitare de m'accompagner dans toutes ces occasions). Et là, gentiment, l'aubergiste accepta de nous rincer le gosier à grand jet de cervoise. Comment refuser ? Nous ne trouvâmes pas de réponse à cette question. Résignés, nous ne pûmes qu’accepter.
A force de boissons et de chansons, nous perdîmes toute notion de temps, si bien qu'au moment de rentrer, plus de calèche en commun ! Nous fûmes condamnés à marcher pour les uns et à trouver une calèche personnelle pour les autres. J'optai pour les uns.

Le dernier verre est emprunt de mysticité : il a ceci de supérieur au premier qu’il porte en lui la notion d’éternité.

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