20 janvier 2007

Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?

« Né dans un milieu où on lisait peu, ne goûtant guère cette activité et n’ayant de toute manière pas le temps de m’y consacrer, je me suis fréquemment retrouvé, suite à ces concours de circonstances dont la vie est coutumière, dans des situations délicates où j’étais contraint de m’exprimer à propos de livres que je n’avais pas lus. »
C’est ainsi que Pierre Bayard, professeur de littérature à l’Université Paris VIII, débute son essai Comment parler des livres que l’on n’a pas lus.
Je ne peux donc résister à l’envie de prendre Pierre Bayard au pied de la lettre en chroniquant son ouvrage sans prendre la peine de l’ouvrir ! Mais me voilà confronté à un réel problème : cet exercice semble requérir une méthode, ou tout du moins quelques outils, que je ne maîtrise pas. A moins de lire à mon tour ce livre…
Bref, tout ceci me semble parfaitement insoluble, c’est pourquoi je vais de ce pas me rendre dans ma librairie favorite pour faire l’acquisition d’un livre qui, faute de révéler la formule magique permettant de briller en société, peut déjà se targuer d’être une des plus belles réussites marketing de ce début d’année 2007 !

Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?, Pierre Bayard (Les Editions de Minuit)

12 janvier 2007

Un homme est mort

Brest. Déjà cinq années que la guerre s’est tue mais les bombardements ont transformé la ville en un gigantesque champ de ruines. Un désert au bord de la mer. Mais un désert grouillant de bâtisseurs de tous poils qui, en un temps record, vont redonner des habitations décentes aux Brestois qui logent alors dans des baraques. De l’ancienne ville fortifiée, il ne reste à peu près rien. Le choix d’une architecture moderne, rigoriste, hissant l’orthogonalité au rang de paradigme esthétique, allait donner naissance à « Brest-la-Blanche ». Peu s’en souviennent et c’est « Brest-la-Grise » qui marque aujourd’hui l’esprit des visiteurs de cette cité du bout du monde.
Du travail, il y en a pour tous, mais les conditions sont éprouvantes dans une ville où tout est à reconstruire. La colère gronde chez les ouvriers des chantiers. En 1950, c’est la grève. Le 17 avril, après un mois de mouvement, un cortège de plusieurs milliers d'hommes manifeste, malgré une interdiction tant officielle que douteuse. La tension monte face aux forces de l’ordre qui s’apprêtent à commettre l’irréparable. Rue Kérabécam, à une enjambée de l’hôpital, les manifestants sont mis en joue. Des coups de feu retentissent. On dénombre plusieurs blessés mais surtout un mort : le jeune Edouard Mazé.
Le lendemain, le cinéaste militant René Vautier répond à l’invitation de la CGT. Il arrive à Brest pour réaliser un documentaire sur le drame et ses conséquences.

L’histoire d’un film aujourd’hui disparu.

Petit chef-d’œuvre de la BD, cet album témoigne d’une Histoire qui n’entre que rarement dans les livres. Des personnages forts et attachants évoluent sur fond de lutte sociale. Parallèlement, et même s’il n’en est pas clairement question, la Guerre d’Indochine transpire dans le récit. Et lorsque la poésie de Paul Eluard se confond avec les embruns d’une Bretagne forte en culture, on ne peut que s’incliner !

Un homme est mort, Kris et Davodeau (Futuropolis)
 

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